The Rising Mission Force in French-speaking Africa (French version)

A l’occasion d’une rencontre avec John Stot, l’un des initiateurs du mouvement Lausanne, je l’avais interpellé en ces termes : « s’il vous plait, n’oubliez pas l’Afrique francophone ». Il se souvient toujours de cette interpellation chaque fois que je le rencontre.

En effet, l’Afrique francophone a souvent été considérée comme la fille pauvre du monde évangélique, du fait de son passé colonial caractérisé par une faible vitalité du protestantisme en France et en Belgique, pays colonisateurs. Au plan missiologique, l’Afrique francophone a été souvent négligée, parce que culturellement difficile et peu connue du monde évangélique mondial dominé par la culture américaine et la tradition anglo-saxonne.

L’Afrique francophone a durant ces dernières décennies, connue une vie de violence sans précédents. Presque chaque pays francophone au sud du Sahara a vécu ou vit encore une crise politique ou militaire ayant occasionné des déplacements de populations et des morts se comptant parfois par plusieurs milliers, comme au Rwanda et en RD Congo. L’on observe également une grande expansion de l’Islam ainsi qu’une résurgence des religions traditionnelles africaines.

Mais Dieu, dans sa souveraineté, et malgré ces crises est en train de faire de grandes choses dans cette partie du monde. Quelquefois, Dieu dans sa souveraineté, a permis que la guerre favorise la propagation de l’évangile au-delà des frontières, à travers les réfugiés et les migrants, en accélérant le mouvement missionnaire. L’Afrique francophone est devenue progressivement pourvoyeuse de missionnaires dans les autres parties du continent et dans le reste du monde.

Aujourd’hui, je crois fermement que l’avenir de l’église dans le monde francophone mondial dépend en grande partie des églises d’Afrique francophones qui deviennent de plus en plus fortes et manifestent une vitalité remarquable. Les églises d’Afrique francophone doivent résolument prendre sur elle le défi de l’évangélisation dans le reste des pays francophones du monde souvent très sécularisés et difficiles à évangéliser. Elles doivent continuer à prendre conscience de leur responsabilité missionnaire vis-à-vis des autres pays francophone du monde avec lesquels elles partagent la langue mais aussi la culture francophone d’ailleurs assez particulière et souvent peu comprise par les non francophones.

Pour remplir cette mission vis-à-vis du reste du monde, l’Eglise d’Afrique francophone doit se mettre en ordre de bataille, bouger ensemble, comme un seul homme. C’est pourquoi il est important pour ses responsables de se concerter régulièrement sur des questions qui touchent la vie de l’Eglise, l’évangélisation et la mission. Il est également urgent et bon de préparer la nouvelle génération de responsables en cultivant en eux un esprit d’unité, un esprit missionnaire et de sacrifice.

Le mouvement Lausanne nous donne une opportunité inégalée de nous ouvrir au monde évangélique mondial, afin de partager les richesses infinies de la diversité mondiale. C’est avec beaucoup de joie que nous devons célébrer la tenue pour la première fois, d’un congrès du mouvement Lausanne sur le sol Africain. Il nous faut donc nous préparer dans la prière, mobiliser les ressources et les hommes pour que nous soyons très nombreux au rendez-vous de ce donner et recevoir du peuple de Dieu qui aura lieu en 2010 au Cape en Afrique du Sud.

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Daniel K. Bourdanné is the Francophone Africa International Deputy Director for Lausanne. He is general secretary of the International Fellowship of Evangelical Students (IFES).